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"Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c'est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles"
"L'identité ne se compartimente pas, elle ne se répartit ni par moitiés, ni par tiers, ni par plages cloisonnées.Je n'ai pas plusieurs identités, j'en ai une seule, faite de tous les éléments qui l'ont façonnée, selon un 'dosage' particulier qui n'est jamais le même d'une personne à l'autre."
"Lorsqu'on me demande ce que je suis 'au fin fond de moi-même', cela suppose qu'il y a 'au fin fond' de chacun, une seule appartenance qui compte, sa 'vérité profonde' en quelque sorte, son 'essence', déterminée une fois pour toute à la naissance et qui ne changera plus; comme si le reste, tout le reste -sa trajectoire d'homme libre, ses convictions acquises, ses préférences, sa sensibilité propre, ses affinités, sa vie en somme -, ne comptait pour rien.Et lorsqu'on incite nos contemporains à 'affirmer leur identité' comme on le fait si souvent aujourd'hui,
ce qu'on leur dit par là c'est qu'ils doivent retrouver au fond d'eux-mêmes cette prétendue appartenance fondamentale, qui est souvent religieuse ou nationale ou raciale ou ethnique, et la brandir fièrement à la face des autres."
"On a souvent tendance à se reconnaitre dans son appartenance la plus attaquée......., Ceux qui la partage se sentent solidaires, ils se rassemblent, se mobilisent, s'encouragent mutuellement, s'en prennent à 'ceux d'en face'.Pour eux, 'affirmer leur identité' devient forcément un acte de courage, un acte libérateur......S'ils ont le sentiment que les 'autres'constituent une menace pour leur ethnie, leur religion ou leur nation, tout ce qu'ils pourraient
faire afin d'écarter cette menace leur paraît parfaitement légitime; même lorsqu'ils en arrivent à commettre des massacres, ils sont persuadés qu'il s'agît là d'une mesure nécessaire pour préserver la vie de leurs proches....."
"Ce que nous appelons commodèment 'folie meurtrière', c'est cette propension de nos semblables à se muer en massacreurs lorsqu'ils sentent leur 'tribu' menacée"
"A partir du moment oû une population a peur, c'est la réalité de la peur qui doit être prise en considération plus que la réalité de la menace"
"C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances,et c'est notre regard qui peut les libérer"
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