Hnya, darija bantt f
lmass9 (Hoba Hoba Spirit, H-Kayne, w gua3 lkhrrine...), bantt fl'
aflam (Ali Z, Mille mois, Marock (wakha lfilm brrasso, bnssba liya, khawi, 7ta z3ma "lprovocation" li fih...limnwda haylala...ma ka tsstahlch...7it l9issa lchwiya d3ifa!!khssara ( (kima kan l7a'l 7ssn mn : ourido mafati7a assayarra!!!wla chi bssalat b7al had chkll!!). lmssrr7 7ta hoa, dayrra fih darija blasstha (Hssi mssi, chr7 mll7...)
w "daba" une maison d'edition courageuse, relève ce défi, hnya, bravo
lay3awn !!
Khbar Bladna est une petite maison d’édition pas comme les autres. Elle est la seule du monde arabe à
ne publier que des titres en darija.
Dialecte né d’un exotique mélange de mots issus de l’arabe, de l’amazigh, du français, de l’espagnol et même du grec, il est parlé par la quasi-totalité des Marocains, qu’ils aient été scolarisés ou pas et quelle que soit leur confession. Le code de la route mis à part, peu d’écrits paraissent en darija. Son usage est généralement restreint à l’oral mais
tout homme politique ou intellectuel, cherchant à être pris au sérieux, se sent dans l’obligation :-) de manier la fosha (l’arabe classique)… quitte à ne pas être compris par ceux qui n’ont pas eu le privilège de fréquenter les bancs de l’école. Et dieu sait qu’ils sont encore nombreux.
Et justement c’est à ceux-là, ou ceux qui ont qui été précocement déscolarisés que s’adressent les publications de Khbar Bladna, une maison d’édition associative créée il y a moins de deux ans par
Elena Prentice. A priori, rien ne prédisposait cette artiste peintre américaine élevée à Boston et qui vit à Tanger depuis trois ans à se lancer dans un tel projet. «A l’origine je voulais apprendre à lire et parler la darija, la langue de la rue, et je me suis rendue compte qu’il y avait peu de matière», explique la petite-fille de Hooker Doolittle, ancien consul général en service à Tanger dans les années trente. C’est alors que lui vient l’idée de créer un journal, Khbar Bladna. Tiré à 6000 exemplaires, cet hebdomadaire darijaphone d’une vingtaine de pages imprimées en caractère arabe vocalisés est gratuitement distribué dans les kiosques et dans diverses associations aux quatre coins du Maroc. «Chaque exemplaire est lu en moyenne par cinq à dix personnes. Ils y trouvent une revue de presse, des recettes, etc.», s’enorgueillit sa fondatrice.
Pourquoi la darija?
«Mon but est de faire de la langue dialectale une étape permettant d’alphabétiser plus rapidement les personnes peu ou non scolarisées. C’est très émouvant de voir qu’en à peine vingt minutes une personne arrive déjà à lire parce qu’il n’y a plus ce déphasage entre la langue écrite et la langue maternelle qui existe avec l’arabe classique», résume Elena Prentice. Et effectivement, il est plus simple d’apprendre à lire des mots familiers que de déchiffrer des termes dont le sens n’est pas forcément maîtrisé. La darija comme méthode rapide d’alphabétisation est une idée qui a déjà fait ses preuves. La fondation Zakoura, qui publie également un journal darijaphone, l’a déjà expérimentée avec succès dans ses programmes de rattrapage scolaire destinés aux enfants non scolarisés. Et son fondateur, Noureddine Ayouch, par ailleurs dirigeant de l’agence de communication LoweShems, a même lancé une chaîne de télévision darijaphone, Moufida.
Pour Elena Prentice, les langues maternelles, dont les trois dialectes amazighs (berbères) doivent travailler ensemble à l’alphabétisation des Marocains. D’ailleurs «à compter de janvier prochain, nous publierons également des éditions amazighophones de notre hebdomadaire en caractère arabe», poursuit-elle.
Si Khbar Bladi a d’abord commencé par l’édition d’un journal, aujourd’hui la petite maison d’édition tangéroise qui emploie une dizaine de personnes compte une vingtaine de titres à son catalogue. Y figure en bonne place une traduction darijaphone de la moudawana, le code de la famille réformée en 2003 mais aussi des brochures de prévention contre le sida. «Parmi nos projets, figure la publication d’une anthologie des littératures du monde», affirme Elena Prentice, femme aux origines multiples qui compte tant des Russes, que des Ecossais et des Français parmi ses ancêtres.
Notons aussi la traduction en cours de Miniatures, un recueil de textes courts autant qu’incisifs initialement publié en français et traduit en arabe classique par les éditions hors champs. Interrogé à ce propos, leur jeune auteur, Youssouf Amine Elalamy explique: «J'ai la conviction que le jour où l'on commencera enfin à écrire de la fiction en darija, nous découvrirons les vrais talents de ce pays. Je ne vous cache pas que l'idée d'écrire un roman 100% darija me titille de plus en plus». Une littérature de proximité est probablement en train de naître.
Article de : Fadwa Miadi
Source : Babelmed.net
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