Saturday, February 16, 2008

Des culs, pas des balles !














Des soldats israéliens ont été condamnés début février, non pour avoir tiré sur des civils palestiniens, mais pour leur avoir montré leurs fesses.


L’armée est en état de choc. Des soldats auraient montré leurs derrières aux Palestiniens occupés. Quelle honte ! Qui aurait pu croire que nos enfants, la chair de notre chair, étaient capables de telles abominations ?
Fait rare, une enquête disciplinaire a été rondement menée, et les culs (pardon, leurs propriétaires) ont été identifiés, jugés et condamnés à vingt et un jours de prison. Au trou !
Pourtant, il y a quelques semaines, un officier de police était jugé pour avoir grièvement blessé un civil désarmé en lui tirant dessus, comme ça, sans raison. Le policier s’est vu infliger une suspension de six mois et est donc ressorti du tribunal libre comme l’air.
S’il avait eu la cruauté de lui montrer son cul, nul doute qu’il serait allé illico en prison. Mais, dans sa mansuétude, il s’est contenté de lui tirer dessus. Certes, la victime était un Arabe. Mais ce détail n’est certainement pour rien dans la clémence du tribunal. Il n’y a pas de quoi être choqué que des soldats israéliens montrent leur cul. Cette gestuelle fessière est un moindre mal. Ce serait même une excellente idée de l’encourager et d’en faire un substitut légal et officiel à la litanie désagréable de nos actes de guerre.
Des culs, pas des balles ! Cette nuit, j’ai fait un rêve merveilleux. Un flash info annonçait qu’une unité d’élite avait fait un raid nocturne dans le camp de réfugiés de Qalandiya [nord de la Cisjordanie]. Les soldats, une fois arrivés au centre du camp, avaient baissé leurs pantalons et remué leurs derrières dans tous les sens. Et nos valeureux combattants ont pu rejoindre leur base sans avoir perdu un seul vêtement. Pas mal,non?
Mais, quand le même flash a annoncé que des membres du Djihad islamique, du Hamas et du Hezbollah s’étaient glissés dans des lieux publics et qu’au lieu de déclencher leurs ceintures d’explosifs ils avaient exhibé leurs beaux torses nus, j’ai hélas compris que je rêvais de la venue du Messie.
Bon, assez rigolé ! S’il y a quelque chose de révoltant dans l’“affaire des derrières”, ce n’est pas l’acte, mais le choc causé dans l’opinion, la mine grave affichée par nos officiers et les cris poussés par nos esprits bienpensants.
Les préposés à l’occupation, l’armée, le Shabak [services de sécurité intérieure] et la police commettent chaque jour des actes infiniment plus graves et scandaleux. Mais cela, à force de détourner le regard, nos belles âmes ne le voient pas. Alors, tout ce qu’il leur reste à voir, ce sont des culs. Honte à eux !

B. Michaël, Yediot Aharonot (extraits), Tel-Aviv

Source : Courrier international, Fev 2008 numéro 902

2 comments:

Anonymous said...

ELLE EST GENIALE L'IDEE !!SI SEULEMENT ON POUVAIT CONVAINCRE ISMAEL HANIA DE NE RECOURIR QU'A CE TYPE D'ARME DE DESTRUCTION LASCIVE

Nabukho said...

:) faudrait qu'il fasse même une démonstration alors pour qu'on y croit