Tuesday, February 10, 2009

Sur le sable (Gibran Khalil Gibran)

Un homme dit à un autre : « A marée haute, il y a longtemps, avec le bout de mon bâton j'écrivis un vers sur le sable; et les gens s'arrêtent encore pour la lire et ils font attention à ce que rien ne l'efface.»
Et l'autre homme dit : « Et moi aussi j'écrivis un vers sur le sable, mais c'était à marée basse, et les vagues de l'immense mer l'ont effacée. Mais dis moi, qu'avais-tu écrit?»
Et le premier homme répondit : « J'avais écrit ceci : "Je suis celui qui est". Mais toi qu'avais-tu écrit? »
Et l'autre homme répondit : « J'avais écrit ceci: "Je ne suis qu'une goutte de ce grand océan." »

Gibran Khalil Gibran

3 comments:

Anonymous said...

On choisi notre destin... mais une fois celui-ci écrit on ne pourrait plus le changer...?
Ou alors il faut faire le bon choix au bon moment, mais a-t-on la maîtrise de rassembler les éléments nécessaires à la décision idéale, s'il en existe une. Qu'elle serait la part du hasard, de la chance ou du concours de circonstances... appelons ça comme on l'entend.
:-)

Nabukho said...

Welcome back,

je voyais ce poème plutôt l'humilité nécessaire face à la vie, à ses éléments, à sa force. Elle peut nous submerger ou nous prendre dans ses bras :)
Quant au bon moment, il est peut être toujours là mais juste où. S'ouvrir, ouvrir ses sens pour le voir.Toujours. So hard. Let's keep smiling to it...

Anonymous said...

Moi j'ai l'impression que ce passage veut nous dire qu'il existe une prédestination; l'homme qui a écrit 'je ne suis qu'une goutte de ce grand océan' a défini le destin de ce message mais en choisissant ce qu'il adviendra.
En effet ce même homme fait preuve d'humilité et un peu de désarmement face à la force de la vie qu'il ne maîtrise pas, mais le premier homme qui écrit 'je suis celui qui est', lui, montre qu'on est capable de"contourner" des aléas et prendre les rênes de notre chemin.
Il y a donc deux sens, l'un nous montre que certaines choses nous dépassent (en tout cas on en a l'impression) et que nous suivons l'écoulement des événements, l'autre nous montre que nous avons la possibilité de choisir la façon dont on veut s'écouler...
L'un au l'autre aspect est-il entièrement choisi ou peut-on se déresponsabiliser en mettant une part de déterminisme ou de hasard?