Thursday, April 14, 2005

"Merci à tous les artistes qui nous font aimer ce pays"

Billet : Le pays des artistes
Que faut-il faire pour aimer son pays ?
Voici une série de réponses possibles : apprendre par cœur les discours royaux, lire les éditos musclés de Khalil Hachimi Idrissi, aimer le golf et les innombrables semaines du cheval, croire sur parole tout ce que nous dit Abbès El Fassi, prendre un pot avec Jamal Berraoui, adhérer à l’UC ou au PND, apprécier les tableaux et la poésie de Mahjoubi Aherdane, décorer sa chambre à coucher avec les éditoriaux de feu Moulay Ahmed Alaoui dans "Le Matin du Sahara (et du Maghreb)", envoyer une carte postale à l’ONU au nom de Watanouna, etc. Toutes ces perspectives sont franchement intéressantes. Moi, j’en choisis une autre, beaucoup plus anecdotique : aimer le (nouveau) cinéma marocain. Il n’est pas si nul qu’on veut bien nous le faire croire. C’est sérieux. Le Maroc nouveau a produit au moins quatre ou cinq films d’excellente facture : "Les fibres de l’âme" de Hakim Belabbes, "Mille mois" de Fawzi Bensaïdi, "Les yeux secs" de Narjiss Nejjar, et le formidable "à Casablanca les anges ne volent pas" de Mohamed Asli. De vrais morceaux de cinéma, qui percutent et secouent quelque chose de très profond en nous. Oui, oui, ce quelque chose que l’on peut appeler l’amour de son pays… Moi, j’ai aimé l’Amérique grâce aux films de Sam Peckimpah et de John Ford. J’ai adoré l’Italie de Fellini et de Visconti, l’Inde de Satyajit Ray, l’Espagne de l’immense Luis Bunuel, la France de Truffaut, l’égypte de Chahine et d'Abou Saif (le seul "Abou" que je digère !), la Bosnie de Kusturica, le Japon de Kurosawa, etc. Et j’avais un problème pour lequel je n’ai jamais osé consulter un psychiatre : je n’aimais pas mon pays. à cause des films de certains amis cinéastes, personnes attachantes dont les films ressemblaient à des tunnels sans fin… De Nass El Ghiwane à Hajja Hamdaouiya, en passant par tant d’autres, merci à tous les artistes qui nous font aimer ce pays via une note, une image, une émotion sincère.
Karim Boukhari
telquel-online.com

5 comments:

Anonymous said...

Can we find these films at Odyssée? or at BMS?

Nabukho said...

I hope so.it is pity that we couldnt find'em in DVD..
we should propose a 'moroccan movie festival' to oddyssee.
;-)

Anonymous said...

MERCI POUR L'ARTICLE DE K. BOUKHARI
JE NE L'AURAIS PAS LU MEME SI J ACHETTE TEL QUEL TOUTES LES SEMAINES

Nabukho said...

to booya:

happy to share it with u

ila kayine chi article zwine, siftli chi mail, bach nchouf wach nzidou

Anonymous said...

l'article de K Boukhari touche une corde bien sensible: l'amour du pays ah si chacun y mettait du sien, ce pays avancerait à grand pas.