Saturday, August 27, 2005


Extrait de la BD "Poulet aux prunes" de la jeune iranienne Marjane Satrapi. (cette BD a gagné le 1e prix à Angoulême cette année.Marjane est vraiment magnifique de simplicité, ses planches en noir et blanc sont superbes, mais c'est surtout le texte qui donne toute sa force à ses BDs.
ps:Personnelement je préfère la série des "Persepolis :-)"  Posted by Picasa Lire la suite...

2nd part.Extrait "Poulet aux prunes" Posted by Picasa Lire la suite...

Monday, August 22, 2005

"Clin d'oeil" to my friend sadio...s'il passe dans le coin"
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Tuesday, August 09, 2005


Who knows??maybe oneday this voice will speak up loudly Posted by Picasa Lire la suite...

Ibrahim Ferrer, un miracle cubain (Il s'est éteint à l'âge de 78 ans)





Longtemps, on gardera en mémoire ces papys cubains du Buena Vista Social Club, miracle d'une époque où la gloire instantanée ne profite pas toujours aux gamins ou produits formatés pour le marché. Ibrahim Ferrer était le chanteur à casquette de toile devant la caméra de Wim Wenders, dans le film Buena Vista Social Club, et avait depuis refait une étonnante carrière en solo – le temps le plus heureux de sa longue et cahoteuse vie d'artiste. Ces dernières semaines, il s'est notamment produit au festival Jazz in Marciac, dans le Gers, et au festival des Vieilles-Charrues à Carhaix, dans le Finistère, avant de rentrer mercredi dernier à La Havane, où il a été hospitalisé dès son arrivée. Il s'est éteint samedi, à l'âge de soixante-dix-huit ans, rejoignant ainsi d'autres compagnons du Buena Vista Social Club : le chanteur, guitariste et grand fumeur de cigares Compay Segundo, mort en juillet 2003 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans, et le radieux pianiste Ruben Gonzalez, disparu à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, six mois plus tard.

La vie d'Ibrahim Ferrer commence le 20 février 1927 dans l'est de Cuba. C'est à Santiago, la grande ville de l'Oriente, qu'il devient musicien professionnel à l'âge de quatorze ans : orphelin de père et de mère, il doit subvenir seul à ses besoins. Sa spécialité, ce sont les boleros, ces chansons sentimentales qui sont à la culture cubaine ce que l'art des crooners est à l'Amérique du Nord. Peu à peu, il se fait un nom : il est embauché par l'Orquestra de Chepin-Chovin, puis par l'Orquestra Ritmo Oriental de l'immense Beny Moré (mort en 1963, le nom le plus populaire de la musique cubaine jusqu'à la carrière météorique de Polo Montanez, mort en 2002). A la fin des années 50, il entre dans le groupe Los Bacucos, qui va connaître une belle notoriété : concerts au Bolchoï de Moscou, à la Fête de L'Humanité en 1962... Sa voix feutrée et souriante vaut à son orchestre plus de succès qu'à lui-même. Les relations difficiles au sein du groupe, le sentiment d'avoir été souvent «trop gentil» font qu'en 1991, à soixante-quatre ans, Ibrahim Ferrer prend sa retraite, déçu et bien décidé à ne jamais plus chanter.

Il vit d'une petite pension qu'il arrondit en vendant des billets de loterie quand il est approché pour un projet surprenant. Un Américain, le guitariste Ry Cooder, rassemble des musiciens de la génération finissante pour retrouver les parfums du son cubano des années 50. Si Ibrahim Ferrer n'imagine pas qu'il entame une nouvelle carrière, il ne sera pas le seul surpris par l'ampleur du succès : sorti en 1997, le disque Buena Vista Social Club (avec sur la pochette Ibrahim Ferrer marchant dans une rue de La Havane) va se vendre à sept millions d'exemplaires dans le monde. Album et film sont des phénomènes qui bouleversent l'image internationale de Cuba et de sa culture, les journalistes étrangers se précipitent à La Havane voir sur place les papys du son et du bolero, le tourisme est relancé par une musique qui n'avait plus aucun succès dans l'île. Si au départ c'est Compay Segundo qui focalise le plus l'attention des Occidentaux, l'album Buena Vista Social Club Presents Ibrahim Ferrer atteint quand même un million et demi d'exemplaires !

Le chanteur quitte sa maison délabrée pour une jolie villa où il peut accueillir sa large famille, et ne cesse de tourner dans le monde entier. Après deux disques solo en 1999 et 2003, il préparait pour cet automne ou cet hiver un nouvel album de boleros classiques. Il se disait toutefois un peu déçu de ne pas avoir eu un tel succès à une époque où il jugeait sa voix meilleure. Ry Cooder, qui le comparait à un Nat King Cole cubain, affirmait quant à lui qu'Ibrahim Ferrer n'avait jamais mieux chanté que ces dernières années. La beauté de l'histoire est qu'il ait connu l'amertume de la vieillesse avant les fruits de la gloire.

Bertrand Dicale (lefigaro.fr) Lire la suite...

Thursday, August 04, 2005

Le Marocain déprime en rigolant (Fouad Laroui)

Sur un banc de la gare de Madrid, où j’attends un train qui n’arrive pas, la conversation s’engage avec mes voisins d’infortune. Celui qui parle le plus se trouve être marocain. Il sourit de toutes ses dents, partage son sandwich avec nous et raconte des blagues dont il est le premier à rire. Les deux autres bonshommes restent de marbre. Et pour cause : l’un est chilien et l’autre thaïlandais, et ils n’entendent pas l’arabe mâtiné de tamazight que manie Rachid (appelons-le Rachid). Je fais de mon mieux pour traduire en espagnol et en anglais, mais, décidément, la blague du fqih et du chameau borgne n’est drôle qu’en dialecte marocain.
Tout de même, il y a quelque chose qui me turlupine. N’ai-je pas lu ce matin même dans El País que le Maroc est classé au cinquantième rang du bonheur après le Chili et la Thaïlande ? Alors pourquoi Rachid se gondole-t-il en gare d’Atocha, alors que Pedro et Pongpol font grise mine ? Globeco, la revue française « d’études stratégiques » qui a trouvé les sujets de M6 plus tristes que ceux de Sa Majesté Bhumibol, se serait-elle emmêlé les statistiques ? Du coup, je décide de faire une contre-expertise. Voyons l’Asiatique.

« Everything all right, Pongpol ? »

Il me regarde d’un air torve. Non, rien n’est all right. Le crédit que lui a accordé la Krung Thai Bank pour ouvrir un restau à Madrid s’avère très onéreux, sa BMW est au garage, son appart’ sur la Castellana est trop grand et sa femme le ruine en parfums. Je me tourne vers le Chilien.

« Pedro, todo bien ? »

Todo pas bien du tout ! Ses vacances aux Seychelles tombent à l’eau (ha, ha), sa chaîne hi-fi est kaput, sa petite amie lui fait la tronche et le prix des cigarettes a encore augmenté. Je me tourne vers le Rifain rigolard qui anticipe ma question.

« Tout va très bien, mon frère. J’ai franchi le Détroit sous la bâche d’un camion. Je n’ai pas mangé pendant deux jours. Non, je ne connais personne ici. Je n’ai pas le sou. Pas de papiers, rien. Alors qu’est-ce qui peut m’arriver de pire ? Tout va bien. Demain, je vais chercher du travail. Dans un an, je serai riche. Inch’allah. »

Et il me tend quelques dattes et des graines de potiron grillées.

Finalement, le classement de Globeco a du bon : il suffit de le tenir à l’envers. Il y a fort à parier que le PDG norvégien surmené, effondré à l’arrière de sa Lexus-avec-chauffeur, en route vers l’infarctus ou la dépression, a moins d’occasions de rigoler que mon ami Rachid sur son banc public au pays de Cervantès… Lire la suite...